vendredi 14 mai 2010

Leçon de musique avec David Elfman et Tim Burton

Il fait partie de ces hommes qui œuvrent dans l’ombre : on ne le voit pas, et pourtant, sans lui, certains classiques du cinéma ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. On ne le voit pas, mais on l’entend. Danny Elfman est un compositeur de talent, compositeur quasi attitré de Tim Burton; il a également composé des livrets pour bons nombres de grands succès d’Hollywood. Le générique de la série Les Simpsons, on le doit à Elfman. La BO de Mission Impossible en 1996, c’était lui. Celle de Men in Black I et II, c’était lui à nouveau. Spiderman, encore lui. Chicago, toujours lui. Hulk, Desperate Housewives, Hellboy II, Harvey Milk,…


On ne peut nier l’influence de la musique classique chez Elfman, comme chez bien des compositeurs modernes ou contemporains. Si la Symphonie Alpestre de Strauss a inspiré James Horner pour Star trek 3, si Maurice Jarre se laisse influencer par Sanson et Dalila de Camille Saint Saëns pour Lawrence d’Arabie, ou si John Williams pastiche Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinski pour Star Wars,

Danny Elfman fait appel aux valses de Strauss pour des moments romantiques ( Rachmaninov vient aussi régulièrement mettre son grain de sel) et les transforme à peine lorsqu’elles appuient les moments où le méchant semble pouvoir gagner : http://www.deezer.com/listen-723018 (Batman)


Très proche de Jerry Goldsmith, compositeur de la génération précédente et compositeur pour Alien, Star Trek films et série TV, Rambo et Basic Instinct entre autres, Elfman subit donc, au travers de Goldsmith, les influences de Smetana, Bartok,… Goldsmith était en effet formé à la composition classique au départ ! Tout se tient !



Mais ce qui m’intéresse particulièrement, c’est son travail avec et pour Tim Burton. Leur première collaboration remonte à 1985 pour Pee-Wee Big Adventure. Ce qui est assez drôle, c’est que le scénario de ce film décrit un monde typiquement « Tim Burtonien », … et pourtant Tim Burton n’avait fait que le réaliser, engagé par Reubens, l’auteur du scénario, qu’après le visionnage de Vincent, court métrage de Tim Burton, narré en vers et qui vous rappellera sans doute l’Etrange Noël de Mr.Jack esthétiquement parlant (je vous encourage à le visionner en Anglais ou même en Français ; la traductions des vers est étonnamment réussie !).



C’est en fait avec Beetlejuice que le compositeur et le réalisateur collaboreront véritablement sur la création d’un monde un peu fou. L’année d’après, en 1989, ils récidivent avec Batman, et l’on retrouve, en plus d’un Joker (Jack Nicholson) aux airs de Beetlejuice, quelques cellules musicales sautillantes au clavier typiques d’Elfman. Ecoutez plutôt le thème de Beetlejuice: http://www.deezer.com/listen-2177146

Et voici Clown Attack, de Batman : http://www.deezer.com/listen-722956


L’utilistation du triangle, du piano, des cordes et des voix (dont la partie pourrait être reprise aisément par des violons) est très spécifique dans toute l’œuvre de Danny Elfman : http://www.deezer.com/listen-1097352 , vous aurez reconnu le thème d’Edward aux mains d’argent. Voici l’autre musique ultra connue, reprise par bien des marques pour des publicités de parfums et cosmétiques (Chanel, pour n’en citer qu’une) http://www.deezer.com/listen-1097358 (Bon pour le plaisir, la vidéo^^ http://www.youtube.com/watch?v=F608ouen5C8 )

Dans The Corpse Bride, on retrouve ces voix en appui http://www.deezer.com/listen-788968 , semblables à des instruments http://www.deezer.com/listen-788996 .

Bien que l’instrumentation diffère, reconnaissez sa patte dans l’Etrange Noël de Mr.Jack http://www.deezer.com/listen-3113215



Pour le fun et pour la fin : voici 3 morceaux, de 3 films différents, portant tous le même titre : The Final Confrontation :

http://www.deezer.com/listen-1097364

http://www.deezer.com/listen-723026

http://www.deezer.com/listen-5522857

Alice, Edward, Batman,… mais dans quel ordre ? C’est en fait assez évident à trouver, parce que ces musiques, ces harmonies sont très différentes, même si des instruments, des cellules musicales trahissent la patte d’Elfman. Un véritable style apparaît sans s’imposer, sans paraître répétitif d’un film à l’autre. Alors, oui, certes, on souligne le talent de Tim Burton. On ne manque pas de souligner celui de Johnny Depp, son acteur fétiche. Mais on ne devrait pas oublier celui d’Elfman, qui sait valoriser ces films aux tonalités si variées et si différents les uns des autres bien que toujours servis par le même duo d’esprits géniaux. Il leur a donné ce petit quelque chose qui fait ce qu’on appelle « la marque Tim Burton ».


Diane H.



PS : Merci à la musique classique d’inspirer encore notre époque. Je suis intimement convaincue qu’il n’y aurait pas de créations musicales aussi variées dans tous les styles de musique confondus sans ces oeuvres que l’on regroupe hâtivement sous l’expression « musique classique ». Alors pour la route, Rachmaninov : http://www.deezer.com/listen-798954 pour les thèmes d’amour et Debussy: http://www.deezer.com/listen-552637 pour le subtil mélange des voix aériennes de ces sirènes.



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