lundi 21 juin 2010

La revanche de la beach


Gorillaz a choisi une orchestre pour donner le ton dés l’intro du nouvel album Plastic Beach. Etonnant mais non déplaisant, il faut se laisser porter par la mélodie qui débouche sur un featuring avec Snoop Dog ! Snoop Dog compatible avec Gorillaz ? Certes Welcome to the world of the plastic beach ne sonne pas Gorillaz avec un fond électro et un rappeur notoire (Snoop Doggy Dog, alors qu'est ce qu'on attend ?), mais ne jouons pas les sceptiques.
En voyant un artiste comme Damon Albarn, je ne vois pas comment on peut s’attendre à n’avoir aucun changement. Gorillaz impose tout de suite un style différent, mais le meilleur nous attend avec des featurings tels que Lou Reed, Bobby Womack, Mos def, Mick Jones et Paul Simonon (survivants de « The Clash »).
White Flag s’offre un décor oriental, avec un orchestre arabisant, des percus dynamiques, des violons. Enfin le monde oriental s’efface quelque peu dés que Kano et Bashy déboulent avec leur flow efficace et une ligne de basse soutenue. Cette piste plaira aux amateurs de hip-hop, elle s’achève à nouveau sur des paysages orientaux, ce qui donne un côté folklorique au son rap.

C’est à ce moment de l’album que l’on s’inquiète, où est passé Damon Albarn ? Il faudra attendre la 4ème piste "Rhinestone Eyes" pour enfin l’entendre !
Et là on se demande s’il a manifesté pour la libéralisation de la marie jeanne… Le rythme leeeeent et la voix à la traîne peuvent surprendre mais on se laisse vite prendre par le jeu lorsque les premières partitions électro arrivent. Voilà quand même la première musique de Gorillaz sur leur album et elle nous rassure !
"Stylo" est la suivante et nous livre un son rythmé qui donne envie de bouger son corps, néanmoins on retrouve cette atmosphère voilée, un peu mystérieuse qui fait tout le charme de cet album. Elle reste un exemple de featuring parfait avec Mos Def et Bobby Womack, et nous montre que Gorillaz n’a pas perdu l’esprit. S’ils ont changé leur style, ils savaient où cela les menait, faisons leur confiance pour le reste de l’album.
Vient ensuite "Superfast" qui ne se laisse pas apprivoiser dés la première écoute. Très spéciale avec un début Hip hop étonnant, elle nous achève en débouchant sur un refrain sorti tout droit d’un esprit torturé comme celui de Damon Albarn, mélangeant les styles à sa guise.

Si cette dernière ne vous a pas convaincu, n’hésitez pas à écouter "Empire Ants", qui dévoile un featuring génial avec Little Dragon. Cette piste va crescendo et nous tire les traits d’un monde léger, nous donne l’impression d’être en lévitation. Mais très vite nous découvrons une nouvelle facette plus puissante et électro, partie où la voix féminine de Little Dragon vient nous charmer.
La suite de l’album ne nous laisse pas sur notre faim, "Glitter Freeze" est beaucoup plus électro, Lou Reed intervient sur "Some kind of Nature" au ton jazzy, "On melancholy hill" nous dévoile une ballade bien menée par Gorillaz.
Le groupe pourrait bien s’attirer les foudres de certains de ses fans pour ce changement de direction, mais d’autres reconnaîtront en Plastic Beach une découverte de nouveaux horizons.
Pour ce que j’en pense, cet album ne plaît pas nécessairement au premier abord, mais bon je pense que l’on peut prendre un peu de temps pour découvrir le nouvel opus d’un groupe tel que Gorillaz.
La fin de l’album est aussi ponctuée par Plastic Beach , en featuring avec les survivants de The Clash, qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte…

Julien L.

Metric Fantasies


« Fantasies » est le nouvel album de Metric sorti en 2009.
Metric ? Jamais entendu parler moi ! Ce groupe n’est pas super connu, et pourtant il gagne à l’être ! Cette formation est composée de 2 canadiens et 2 américains, à eux 4 ils jouent de la batterie, de la guitare, de la basse, du synthé et du piano. Rien de très original tout ça, mais ce qui est intéressant c’est de voir une fille qui chante dans un groupe tantôt rock tantôt plus sulfureux pop/rock.


Cet album est fait pour les fans de pop/rock qui ont la pêche mais qui aiment aussi écouter des sons parfois mélancoliques et qui laissent rêveur. En choisissant ce registre le groupe marque une frontière avec leurs débuts. Le son est beaucoup plus aérien comme dans « Twilight galaxy ». C’est justement la douceur et la légèreté de quelques musiques qui marquent l’album, avec un piano posé et des doubles voix envoûtantes. Tout n’est pas bon à prendre mais quand c’est bon, oh mon dieu, oui c’est bon. "Blindness" est entêtante, elle démarre tranquillement, la voix de Emily est calme, posée, douce, puis le rythme s’accélèrent les guitares font leur apparition, le clavier finit de nous convaincre au bout d’une minute 27 seulement, le reste de la musique c’est du bonus et ça fait plaisir. Mais bon, ne vous trompez pas, on retrouve quand même les influences rock du groupe, à un tel point que le chanteur de Linkin Park s’y intéresse de près !

Cet album est donc pas mal pop, mais pour ceux que cela dérange, n’hésitez surtout pas à écouter l’album « Old World Underground » qui dénote un très bon esprit rock et qui devient glamour avec la voix de Emily Haines !


Julien L.

jeudi 3 juin 2010

je veux du CASH !


Il arrive que l'on vous dissuade d'acheter un album non pas en l'enfonçant mais en le défendant. Ça a presque été le cas avec cet "Ain't no grave", ultime enregistrement de Johnny Cash, le sixième et en principe ultime volume des American recordings, toutes les critiques ne pouvant s'empêcher d'évoquer l'encombrant contexte accompagnant cette sortie (ah ben merde moi aussi), qu'on aurait certes du mal à évacuer ; les sessions qui ont donné lieu à l'album datent en effet des 4 mois d'intervalle séparant la mort de Cash de celle de sa femme, pendant lesquels Cash, armé de sa foi obstiné, a continué d'enregistrer (En même temps quoi faire d'autre ? Attendre la mort en faisant des mots croisés ?). D'où un album à propos duquel on parle de tombeau, de mausolée...Et pourquoi pas de vers aussi ? Il ne s'agit pourtant pas d'Égypte ancienne ou de la rubrique nécro, ce me semble. Laissons donc les morts là ou ils sont et parlons musique. Loin d'être plombant, ce disque est en fait étonnamment serein, moins tourmenté que "The man comes around" (le quatrième volet des American recordings), excepté pour le douloureusement de circonstance titre éponyme, décalque réussi du "God's gonna cut you down" (qui figurait sur le précédent album). Sur "Can't help but wonder where i'm bound" ou "For the good times" (reprise de Kris Kristofferson) en revanche, Cash a l'air presque guilleret, comme si ce qui l'attendait alors ne l'effrayait guère (on est croyant ou on ne l'est pas). Cet album, en somme, c'est presque un happy end.

La prise de son, comme toujours avec Rubin est parfaite, encore plus dépouillée que sur les précédents, même si quelques marques distinctives demeurent, en particulier ces autoritaires et parcimonieuses interventions de piano qui ponctuent le sommet de l'album, "Redemption song", une scie de Sheryl Crow (Sheryl Crow oui...) que Cash transfigure complètement. Léger bémol: la seule composition signée par Cash lui même, "I corinthian 15:55", inspiré d'un verset biblique, est un peu faiblarde. En définitive, ce qu'il ressort de cet album, c'est que Cash sonne plus vivant à 71 ans que Thom Yorke à 41 (Saviez vous que les camarades de classe de Thom Yorke le surnommaient "la salamandre" quand il était gamin ? J'ai bien ri quand j'ai appris ça).

"Ain't no grave" est probablement la dernière livrée posthume de Cash. C'est sans doute mieux comme ça. On se contentera désormais d'imaginer avec un peu de regret les morceaux qu'on aurait voulus le voir reprendre ("Blind willie mc tell" de Dylan, par exemple, ça aurait été quelque chose).

Donc pour résumer, cet album c'est pain béni pour les aficionados, les autres procurez vous d'abord les indispensables (et quand je dis indispensables, je veux dire vraiment indispensables) volumes 3 et 4 (intitulés respectivement "Solitary man" et "The man comes around").

Vianney G.